
L’usine Stellantis de Poissy, unique site de production automobile en Île-de-France, fait face à de sérieuses incertitudes quant à son avenir. Malgré l’absence d’annonce officielle de fermeture, la suspension temporaire de sa production en octobre, à l’instar de cinq autres usines européennes dont Mulhouse, alimente les craintes. Cette mesure est justifiée par la direction du site par la nécessité d’« adapter le rythme de production à un marché européen difficile », marqué par une contraction de la demande et une concurrence accrue des acteurs chinois.
Pour Jean Vilaca, conducteur de ligne de presse à emboutir et représentant syndical SUD, cette période de chômage partiel de trois semaines est un signe avant-coureur de la fermeture du site et de la mise en péril des 2 000 emplois. Bien que l’assemblage des 420 Opel Mokka et DS3 Crossback par jour soit prévu jusqu’en 2028, M. Vilaca, fort de trente-trois ans d’expérience à Poissy, anticipe un arrêt bien avant cette échéance.
En réponse à ces inquiétudes, une vingtaine de salariés, principalement affiliés au syndicat SUD, ont mené une opération de tractage le 16 octobre. Leur action, menée sur le marché du quartier Beauregard de Poissy – un quartier historiquement lié aux ouvriers de l’automobile –, visait à sensibiliser l’opinion publique et à alerter « contre la fermeture » potentielle de l’usine. Ce mouvement social souligne le climat de tension et l’incertitude qui règnent parmi les employés face aux défis économiques actuels et à l’évolution du marché automobile.






