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Après six jours d'affrontements meurtriers, un cessez-le-feu fragile est en place à Souweïda, en Syrie. La crise entre Damas, les Druzes et Israël persiste, sur fond de déplacements massifs de civils.

Une désescalade était attendue ce samedi 19 juillet à Souweïda, après six jours de violents affrontements qui ont secoué cette province syrienne à majorité druze, faisant des centaines de morts. Les combats entre bédouins, factions druzes et forces gouvernementales syriennes ont été marqués par des exactions, entraînant d’importants déplacements de civils, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé à plus de 25 000 le nombre de personnes déplacées au 16 juillet, un chiffre qui pourrait atteindre 60 000.

Malgré les espoirs d’accalmie, la crise entre le nouveau pouvoir de Damas et la communauté druze est loin d’être résolue. Le président de transition, Ahmed Al-Charaa, semble affaibli par son bras de fer avec la direction druze et Israël, qui est intervenu en faveur de cette minorité religieuse. Son échec à restaurer la souveraineté de Damas sur ce territoire, ainsi qu’à s’ériger en figure unificatrice, est notable, quatorze ans après le début de la guerre civile.

Vendredi soir, les forces gouvernementales se sont déployées sur les principaux axes routiers menant à la province de Souweïda pour empêcher l’arrivée de milliers de membres de tribus bédouines venus de tout le pays en renfort. Les autorités de Damas, réduites au rang de spectatrices après le retrait de leurs troupes sous la pression des bombardements israéliens, ont annoncé l’envoi d’une force spéciale d’interposition dans la ville assiégée, confrontée à une crise humanitaire. Ce déploiement a été rendu possible par un accord de cessez-le-feu entre le nouveau pouvoir syrien et Israël. Les États-Unis ont salué cet accord, tout en appelant à des enquêtes transparentes sur les violations des droits de l’homme signalées.