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Face aux contraintes budgétaires, les collectivités territoriales sont divisées sur le soutien à la culture. Un engagement transpartisan émerge pour maintenir les crédits culturels, voyant dans l'art un rempart contre le complotisme et un levier d'émancipation, malgré la pression économique.

Dans un contexte économique tendu où chaque euro des collectivités territoriales est minutieusement examiné, la question du soutien à la culture divise les élus. Tandis que certains réduisent leurs aides aux structures culturelles, d’autres, issus de divers bords politiques, s’engagent à maintenir, voire augmenter, les crédits alloués. Cette position transpartisane s’explique par la volonté de ne pas sacrifier la création, l’émergence artistique et l’accès du public à une culture émancipatrice.

Le financement de la culture est devenu un véritable choix politique. Les motivations sont profondes : lutter contre le complotisme, les fausses informations, la censure et la montée de l’extrême droite. Maintenir le niveau des subventions culturelles, alors même que des priorités comme l’hôpital, l’école ou les transports sont en jeu, et que le gouvernement cherche des milliards d’euros d’économies, démontre un engagement qui va au-delà de la simple posture.

Malgré les défis, les dépenses culturelles des collectivités territoriales ont montré une certaine résilience. En 2022, elles étaient en hausse par rapport à l’année précédente, bien que restant inférieures aux niveaux d’avant 2019. Le bloc communal (communes et intercommunalités) est le principal financeur public de la culture en France, contribuant à plus de 80% des dépenses culturelles territoriales. En 2023, les dépenses culturelles des collectivités ont même retrouvé leur niveau de 2019, atteignant 10,7 milliards d’euros, dont une large part est portée par les communes et EPCI.

Cependant, des disparités persistent. Si certaines collectivités, notamment les intercommunalités, ont augmenté leurs budgets culturels, d’autres, comme certaines régions, ont réduit leurs aides. La baisse des subventions publiques a poussé certaines associations culturelles à diversifier leurs sources de financement, notamment via le mécénat privé et d’autres partenariats. Ces efforts visent à préserver la diversité de l’offre culturelle et à garantir l’accès à l’art pour tous, un principe constitutionnel souvent mis à l’épreuve par les inégalités territoriales et la fracture numérique.