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Le conflit au Soudan, avec 150 000 morts et 12 millions de déplacés, reste largement ignoré. La guerre entre l'armée et les FSR, alimentée par des enjeux complexes, peine à susciter une attention médiatique et politique proportionnée à la catastrophe humanitaire. Des intérêts économiques masqués contribuent à ce silence.

Le conflit au Soudan, qui fait rage depuis avril 2023, reste largement ignoré par la scène médiatique et politique internationale, malgré un bilan humain effroyable : environ 150 000 morts et 12 millions de déplacés. L’horreur des massacres, notamment au Darfour, est attestée par des images et des témoignages d’ONG, mais peine à susciter une mobilisation comparable à d’autres crises mondiales.

Cette guerre civile oppose l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemedti ». Les FSR, issues des milices Janjawid tristement célèbres pour leurs atrocités au Darfour, ont consolidé leur emprise sur plusieurs régions, notamment après la prise d’El-Fasher fin octobre 2025.

Le silence médiatique autour de cette crise est multifactoriel. D’une part, la dangerosité du terrain limite l’accès des journalistes : peu peuvent se rendre sur place, et ceux qui le font sont souvent contraints de suivre l’armée régulière, ce qui biaise la couverture. D’autre part, la complexité du conflit, perçu comme une « guerre interne » pour le pouvoir et les ressources, sans un agresseur et un agressé clairement identifiables comme en Ukraine, contribue à son manque d’intérêt.

Des intérêts économiques et géopolitiques masqués jouent également un rôle. Le Soudan, riche en ressources comme l’or et la gomme arabique, attire des puissances étrangères qui soutiennent différents camps, alimentant la prolongation des combats. Les Émirats arabes unis sont notamment pointés du doigt par certains médias pour leur soutien aux FSR. Ce manque de couverture médiatique a des conséquences directes sur l’aide humanitaire, largement insuffisante face à l’ampleur de la catastrophe.