
Le récent sommet en Alaska entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, censé aborder la guerre en Ukraine, s’est soldé par un échec notable. La presse américaine et ukrainienne exprime unanimement sa déception et sa colère face à l’incapacité de Donald Trump à obtenir le moindre accord ou même une ébauche de solution pour mettre fin au conflit. Vladimir Poutine, quant à lui, est perçu comme le grand gagnant de cette rencontre, ayant brisé son isolement international sans avoir fait de concessions significatives.
Le quotidien The Kyiv Independent n’a pas mâché ses mots, qualifiant le sommet d’« Écœurant. Honteux. Et finalement, inutile. » Le journal a fustigé l’accueil réservé au président russe, décrit comme un « tapis rouge » et des « poignées de main chaleureuses », contrastant fortement avec l’humiliation subie par le président ukrainien Volodymyr Zelensky quelques mois auparavant à la Maison-Blanche.
Aux États-Unis, le New York Times a souligné que Trump avait « déroulé le tapis rouge à Poutine » sans pour autant « obtenir d’accord de paix ». Le journal a également noté la « démonstration militaire » orchestrée par Donald Trump, avec un survol de bombardiers furtifs B-2, et le « geste de déférence inhabituel » de ce dernier, laissant son homologue russe parler en premier à l’issue de la rencontre.
Serge Schmemann, ancien chef du bureau moscovite du New York Times, a résumé la situation en déclarant que « rares sont les sommets Est-Ouest de l’histoire moderne qui se sont conclus avec encore moins de clarté. Ce qui était clair, en revanche, c’est que Vladimir Poutine était pleinement satisfait. » Pendant le sommet, la Russie a d’ailleurs lancé 85 drones et un missile sur l’Ukraine, soulignant la poursuite des hostilités.
Pour les Ukrainiens et leurs voisins européens, la rupture des négociations a même été un soulagement, leur plus grande crainte étant que Donald Trump cède aux exigences territoriales de Vladimir Poutine. Le Wall Street Journal a conclu que « l’essentiel de cette rencontre semble être que Monsieur Poutine refuse de mettre fin à sa guerre en Ukraine, et qu’il refuse même un cessez-le-feu temporaire. »