
Solenne Gaucher, mathématicienne brillante, a récemment intégré le cercle des enseignants-chercheurs de l’École polytechnique, marquant une étape significative dans sa carrière. Elle s’est installée à l’Institut Henri-Poincaré, un haut lieu des mathématiques situé dans le Quartier latin de Paris. Ce site emblématique, dont une plaque de rue porte encore le nom de Pierre Curie, avec la mention de son épouse Marie Curie – seule femme à avoir obtenu deux prix Nobel dans deux disciplines scientifiques différentes – symbolise l’excellence et l’audace scientifique féminine.
À seulement 31 ans, Solenne Gaucher a rejoint l’X en février, sept ans après avoir obtenu son diplôme d’ingénieure. Elle souligne la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques d’élite, avec seulement 25 % de filles en prépa et environ 18 % dans sa promotion à l’École polytechnique, et encore moins en mathématiques. Originaire d’Orsay, à quelques hectomètres seulement de son futur campus, son parcours semble presque prédestiné. La jeune femme est également lauréate de la Fondation L’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science, un prix qui salue son engagement et ses recherches sur l’intelligence artificielle (IA) et la correction des biais algorithmiques.
Ses travaux visent à rendre les algorithmes plus fiables, plus équitables et pertinents en identifiant et corrigeant les biais qui peuvent mener à des discriminations. Cette démarche est essentielle pour une IA plus éthique, notamment en s’attaquant aux biais liés au genre dans des domaines comme le recrutement ou l’orientation scolaire et professionnelle. Solenne Gaucher, qui a reçu une aide de 20 000 euros pour financer ses recherches, prévoit d’utiliser une partie de cette somme pour un séjour de trois mois avec d’autres chercheuses.
Son intérêt pour les mathématiques est né très tôt, influencé par une famille de scientifiques : une grand-mère physicienne, une tante mathématicienne, une mère informaticienne et un père biophysicien. Elle a toujours perçu les maths comme des « jeux ». Après une classe préparatoire au Lycée Hoche à Versailles et son passage à Polytechnique, elle a effectué son doctorat à l’Université Paris-Saclay au Laboratoire de Mathématiques d’Orsay. Avant de revenir à l’X, elle a également été post-doctorante à l’ENSAE, au sein de l’équipe FairPlay.