
Le soft power, concept clé des relations internationales, se réfère à la capacité d’un pays à influencer d’autres nations en rendant son propre modèle national attractif. Comme l’a souligné le théoricien américain Joseph Nye, il s’agit de « coopter plutôt que d’imposer », transformant ainsi l’attractivité en un attribut essentiel de la puissance. Cette forme de puissance ne découle pas toujours d’une politique volontariste de l’État. Elle se distingue clairement de la diplomatie d’influence, qui est une action délibérée et calculée menée par une autorité politique.
Le concept de soft power a été introduit par Joseph Nye dans les années 1990 pour expliquer le comportement des États-Unis après la Guerre Froide, bien que des concepts similaires existent depuis des siècles, notamment en Chine antique. Initialement centré sur le modèle américain, il a depuis évolué pour inclure des perspectives plus larges, intégrant de nouveaux acteurs et régions du monde. Des pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil et la Turquie l’utilisent pour étendre leur influence régionale et internationale, même avec des forces militaires et économiques moindres par rapport aux puissances établies.
Le soft power est une notion dynamique qui évolue constamment avec le temps et les pratiques. Il n’est plus perçu de la même manière à l’ère des médias sociaux qu’à l’époque de la radio. Cette évolution est influencée par les changements dans la structure du système international, les capacités des acteurs, et la démocratisation des médias. L’avenir du soft power est intrinsèquement lié à la transformation de la guerre militaire, aux opportunités de générer de l’influence, à l’impact de la mondialisation sur le hard power, et aux révolutions technologiques.
Bien que le terme ait été popularisé par Nye, son application s’est étendue au-delà des États-Unis et du comportement international. Des entités comme l’Union Européenne ont également développé leur soft power, souvent pour compenser un manque de ressources militaires importantes. Le soft power peut être associé à des organisations variées, incluant des États libéraux et autoritaires.