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Le gouvernement américain a commencé à licencier des milliers de fonctionnaires fédéraux face au shutdown. Donald Trump vise les démocrates pour l'impasse budgétaire, suscitant une vive polémique et des actions syndicales.

Alors que les États-Unis se dirigent vers une troisième semaine de shutdown, le gouvernement américain a débuté, le vendredi 10 octobre, le licenciement de fonctionnaires fédéraux. Cette mesure, évoquée depuis plusieurs jours par Donald Trump, vise à contraindre les démocrates à sortir de l’impasse budgétaire. Russell Vought, directeur du budget de la Maison Blanche, a confirmé ces « réductions d’effectifs » sur X. Plus de 4 000 fonctionnaires, issus de sept ministères différents, ont déjà reçu leur avis de licenciement, selon des documents judiciaires.

Le président américain a justifié ces licenciements en affirmant qu’ils cibleraient « ceux proches de démocrates », qu’il considère comme la cause de la paralysie budgétaire. Les personnes concernées ont été désignées comme « non essentielles » et cette réduction est perçue comme bénéfique après une période de « bureaucratie hypertrophiée » sous l’administration Biden. Les ministères de l’Éducation, des Finances et de la Santé sont particulièrement touchés par ces décisions.

Ce bras de fer politique autour du budget oppose les républicains, qui proposent une prolongation du budget actuel, et les démocrates, qui demandent des subventions pour des programmes d’assurance santé à destination des ménages à bas revenus. Malgré la majorité républicaine au Congrès, l’adoption d’un budget au Sénat nécessite 60 voix, une majorité que le parti présidentiel n’a pas encore atteinte.

L’absence de budget a déjà mis des centaines de milliers de fonctionnaires en congé d’office. L’AFL-CIO, un important syndicat, a saisi un tribunal fédéral pour bloquer de nouveaux licenciements, dénonçant un « chaos délibéré » de l’administration Trump. Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat, a fustigé une décision impitoyable. Même au sein du parti républicain, la sénatrice Susan Collins a qualifié ces licenciements d’« arbitraires », soulignant les conséquences négatives sur les services publics. En plus des fonctionnaires, les plus de 1,3 million de militaires américains, également impayés, manqueront leur première solde mercredi, ce qui devrait accentuer la pression sur le Congrès et l’exécutif.