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De jeunes créateurs de mode accusent les géants de la fast fashion, Shein et Temu, de copier leurs designs originaux à des prix dérisoires, menaçant ainsi leur subsistance et leurs valeurs éthiques.

De jeunes marques de mode et d’accessoires, à l’image d’Ambitieuse Upcycling, constatent avec amertume que des modèles bradés par des plateformes comme Shein ou Temu présentent des ressemblances frappantes avec leurs créations originales. Faute de moyens juridiques, peu parviennent à contre-attaquer efficacement. Pauline Moisson, fondatrice de la marque française Ambitieuse Upcycling, a découvert avec stupeur une publicité Pinterest pour un vêtement vendu sur Shein, presque identique à l’un de ses modèles phares, mais à un prix dérisoire.

Son haut, conçu à partir d’une chemise existante avec des ouvertures et des nœuds spécifiques, a été reproduit de manière troublante par Shein. Une blouse similaire à son produit phare s’est retrouvée à 13 euros au lieu de 65. Cette situation est d’autant plus difficile pour la jeune fondatrice qui vit pleinement de son activité, basée sur l’« upcycling », une démarche écologique de création à partir de matériaux récupérés, à l’opposé de la fast fashion. Pour elle, ce n’est pas seulement un vol de design, mais une atteinte à ses valeurs et au sens même de son travail. Fin mai, elle a partagé son histoire sur Instagram, dénonçant une « injustice » et appelant à la « résistance ».

Le cas de Pauline Moisson n’est pas isolé. Blouses, robes, ou accessoires de loisirs créatifs, aucun produit ne semble échapper à la copie par ces plateformes de fast fashion. Bien que les accusations de plagiat ne soient pas nouvelles, des petits créateurs alertent sur une intensification du phénomène. Ces géants ne se contenteraient plus d’imiter les grandes marques internationales comme H&M ou Zara, mais s’attaqueraient désormais aux créations issues de petits ateliers indépendants, rendant la concurrence quasi impossible pour ces derniers.