
L’audience concernant la plateforme Shein, initialement prévue le mercredi 26 novembre devant le tribunal judiciaire de Paris, a été reportée au vendredi 5 décembre. Ce report fait suite à une demande de l’avocat de l’État, qui a déploré avoir reçu tardivement, la veille au soir, les arguments de défense de Shein. L’État réclame la suspension du site pendant trois mois après la découverte de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A sur sa plateforme.
Les avocats de Shein ont exprimé leur surprise face à ce « volte-face total », affirmant être prêts à plaider. De son côté, le ministère public a précisé qu’il ne s’associerait pas à la demande de blocage du site formulée par le gouvernement.
Après la découverte, le 31 octobre, de la vente de ces produits illégaux, l’État a engagé plusieurs procédures contre l’entreprise, dont une assignation devant le tribunal judiciaire. Parallèlement, la Commission européenne a annoncé avoir réclamé des informations à Shein. La Commission « soupçonne que la plateforme de Shein puisse présenter un risque systémique pour les consommateurs dans toute l’Union européenne », et a adressé des demandes détaillées au groupe.
Le code pénal prévoit des peines sévères pour la vente de contenu pédopornographique, pouvant atteindre sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. L’absence de filtrage pour les mineurs et la vente d’armes sont passibles de trois ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Cette procédure judiciaire n’est qu’une étape, le gouvernement étant déterminé à lutter contre la « récurrence systémique des dérives » de Shein et d’autres plateformes. Le ministre du Commerce, Serge Papin, a d’ailleurs annoncé que le gouvernement utiliserait la même procédure d’assignation contre deux autres plateformes, AliExpress et Joom, pour la vente de « poupées pédopornographiques ».
Malgré les difficultés liées au pouvoir d’achat des Français, le gouvernement insiste sur la nécessité que les produits vendus sur ces plateformes soient « légaux » et « conformes ». Une précédente tentative de suspension administrative de Shein avait conduit l’entreprise à retirer les produits incriminés et à suspendre toutes les ventes de vendeurs tiers et les ventes hors habillement sur son site français, une première « victoire » pour le gouvernement.






