
La réputation de Shein, la plateforme chinoise de vente en ligne, est de nouveau entachée suite à la découverte de poupées sexuelles à caractère pédopornographique sur son site. Accusée de concurrence déloyale et de pratiques de production douteuses, l’entreprise doit faire face à un nouveau scandale. L’affaire a éclaté après le signalement à la justice par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), entraînant le retrait immédiat des produits incriminés.
Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, avait auparavant menacé d’interdire Shein en France si de tels agissements se répétaient. AliExpress est également visé par une enquête judiciaire pour des faits similaires. Malgré la rapidité de la réaction de Shein, le malaise persiste, soulignant la difficulté pour les États de lutter efficacement contre ce type d’infractions graves.
La directive européenne sur l’e-commerce, qui garantit la libre circulation des services numériques, rend complexe le blocage rapide des contenus illicites. Les procédures judiciaires peuvent durer des mois, et les blocages administratifs sont contournables via des VPN. Le règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act), en vigueur depuis 2022, encadre plus strictement l’activité des plateformes. Cependant, Shein, en tant que place de marché, n’est pas tenu d’exercer un contrôle a priori sur les produits vendus par des tiers.
Son obligation de diligence n’intervient qu’a posteriori, après le signalement d’un problème. Cette affaire met en lumière les limites de la surveillance des contenus par les autorités, compte tenu des ressources limitées de la DGCCRF face à des plateformes brassant des milliards de références. Sans une obligation de vérification préalable des contenus, des affaires similaires, comme celle ayant déjà touché Amazon en 2020, risquent de se reproduire.






