
L’opérateur SFR, via sa maison mère Altice France, a rejeté fermement l’offre de rachat non engageante de 17 milliards d’euros déposée par ses trois concurrents français : Bouygues Telecom, Iliad (Free) et Orange. L’annonce a été faite mardi 14 octobre par Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, dans un message adressé aux salariés et consulté par l’AFP. Cette proposition visait à acquérir « la plupart des actifs de l’opérateur SFR ».
Le ministre de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, a d’ores et déjà exprimé sa vigilance quant à l’impact potentiel d’un tel rachat. Il a souligné l’importance de préserver à la fois « le prix des consommateurs et la qualité de service », mercredi. Cette déclaration fait écho aux préoccupations qui agitent le secteur et les pouvoirs publics face à une éventuelle consolidation du marché des télécoms.
Depuis plusieurs mois, des rumeurs persistantes concernant un potentiel rachat de SFR circulaient, mais l’offre déposée mardi est la première à être officialisée. L’inquiétude est palpable parmi les salariés de SFR, qui craignent les conséquences d’une restructuration. Le groupe a récemment vu sa dette considérablement réduite, passant de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros, suite à un accord avec ses créanciers qui ont acquis 45 % des parts d’Altice France.
Plusieurs syndicats, dont la CFDT et la CGT, ont contesté l’adoption du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France par le tribunal des activités économiques. La CFDT a alerté sur les risques de « suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects » en cas de concrétisation de l’opération, exigeant des « garanties concrètes ». Un appel a été interjeté par les syndicats, et une audience est prévue le 4 novembre pour statuer sur la validation de ce plan de sauvegarde.