
L’iFRAP, un think-tank renommé, attribue une note de 5/10 au gouvernement Macron concernant sa gestion de la sécurité intérieure. Cette évaluation, publiée dans le cadre du « Macronomètre », met en lumière une dispersion des efforts législatifs, avec des lois distinctes sur la sécurité globale, les séparatismes et la délinquance des mineurs, plutôt qu’une approche unifiée et globale. Cette fragmentation est jugée préjudiciable, notamment en l’absence d’une grande loi de programmation de la sécurité intérieure depuis 2011.
Le projet de loi sur la sécurité globale, actuellement en discussion, vise à renforcer les compétences des polices municipales. Cependant, l’iFRAP critique l’absence de généralisation de l’armement pour ces forces, ainsi que le manque d’une école nationale de police territoriale pour uniformiser les formations. De plus, le texte est jugé insuffisant concernant la vidéoprotection, la reconnaissance faciale, l’intelligence artificielle pour la lutte contre la criminalité et les mesures antiterroristes spécifiques. La clarification du rôle de la préfecture de police de Paris en matière d’immigration illégale est également un point faible soulevé.
Concernant la loi sur la laïcité et les séparatismes, rebaptisée « confortant les principes républicains », l’avant-projet ne contient pas de dispositions sur la radicalisation des agents publics, les obligations de quitter le territoire français (OQTF), la rétention de sûreté pour les détenus radicalisés, ni le respect de la laïcité en entreprise. Le texte se concentre principalement sur la police des cultes et leur financement. Son adoption est prévue fin 2020 ou en 2021.
Enfin, la loi sur la délinquance des mineurs, qui réformera l’ordonnance de 1945, pourrait être adoptée en 2021. Un volet sur la délinquance des mineurs étrangers isolés pourrait y être ajouté par amendement. L’iFRAP s’interroge sur les raisons de cette approche fragmentée, suggérant un manque de vision globale ou une crainte de la fronde parlementaire. Cette accumulation de textes, qui engorge le Parlement, retarde l’action sur des sujets jugés « urgentissimes » pour les Français.