French-security-policy
L'iFRAP critique la stratégie du gouvernement Macron en matière de sécurité, lui attribuant un 5/10. Le think-tank dénonce un éparpillement des réformes sur plusieurs textes législatifs (sécurité globale, séparatismes, délinquance des mineurs), manquant d'une vision globale et cohérente face aux enjeux sécuritaires actuels.

Le think-tank iFRAP attribue la note de 5/10 au gouvernement pour sa gestion de la sécurité intérieure, estimant une dispersion des efforts entre plusieurs textes législatifs. Alors que la France demeure en alerte maximale attentats, l’exécutif est perçu comme hésitant, abordant les réformes de manière fragmentée. Trois textes majeurs sont en discussion : la loi sur la sécurité globale, celle sur les séparatismes (renommée « confortant les principes républicains ») et une future loi sur la délinquance des mineurs. Cette approche par « saucissonnage » des sujets est critiquée, car l’iFRAP estime que toutes ces problématiques sont intrinsèquement liées.

La France n’a pas adopté de loi de programmation de la sécurité intérieure depuis 2011, une lacune qui empêche, selon l’iFRAP, des engagements clairs et une perspective budgétaire définie. Le texte sur la sécurité globale, par exemple, prévoit un renforcement des compétences des polices municipales, mais sans aller jusqu’à un armement par défaut généralisé ni la création d’une école nationale de police territoriale pour uniformiser les standards. De plus, il n’aborde pas suffisamment la généralisation de la vidéoprotection, la reconnaissance faciale, l’intelligence artificielle pour la lutte contre la criminalité, ou le renforcement de l’arsenal juridique pour la police de l’air et des frontières.

Concernant la loi laïcité/séparatismes, l’avant-projet consulté par l’iFRAP ne traite pas de sujets cruciaux tels que la radicalisation des agents publics, les obligations de quitter le territoire français (OQTF), la rétention de sûreté pour les détenus radicalisés, ou le respect de la laïcité en entreprise. Le texte se concentre principalement sur la police des cultes et leur financement. Enfin, une loi sur la délinquance des mineurs est attendue en 2021, potentiellement avec un volet sur les mineurs étrangers isolés. L’iFRAP s’interroge sur l’absence d’une vision globale et cohérente de la sécurité intérieure de la part du gouvernement, pointant du doigt les délais et l’embouteillage parlementaire comme préjudiciables pour les citoyens.