
Le Secours Catholique, institution emblématique de l’aide aux personnes en difficulté fondée en 1946, a annoncé un plan social sans précédent dans son histoire. La direction a révélé, le 9 octobre, un projet de suppression de 130 postes sur un total de 932, et la modification de 25 contrats de travail. Ces modifications pourraient potentiellement entraîner des licenciements supplémentaires si les employés concernés refusent les nouvelles conditions. En tenant compte de 58 postes vacants qui disparaîtront et de la création de 58 nouveaux postes pour 28 postes vacants pourvus, le nombre total de licenciements pourrait atteindre 155 personnes, selon un élu du personnel.
Cette annonce a créé une onde de choc au sein de l’association, confrontée pour la première fois à une telle restructuration. La directrice générale, Adelaïde Bertrand, a expliqué sur France Inter que cette décision vise à « assurer la pérennité de notre mission » face à des ressources « de plus en plus instables ». En effet, le Secours Catholique a enregistré onze exercices déficitaires sur les seize dernières années, avec un déficit de 5 millions d’euros en 2022. La Cour des comptes avait d’ailleurs souligné en janvier la situation budgétaire préoccupante de l’association, l’exhortant à trouver des solutions pour un retour à l’équilibre financier.
Ce plan social s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés pour le secteur associatif français. Une enquête menée en septembre par Le Mouvement associatif, qui représente 700 000 associations, a montré que 40 % d’entre elles prévoient de réduire leur masse salariale et 9 % envisagent des licenciements ou un plan de sauvegarde de l’emploi. Ces réductions ne sont pas dues à une baisse des besoins, mais plutôt à l’augmentation des coûts de fonctionnement et à une diminution des financements publics. De nombreuses associations ont alerté sur leur situation budgétaire critique, soulignant l’urgence d’un soutien accru de l’État pour préserver leurs missions vitales.






