
Sébastien Lecornu a marqué l’histoire politique française en devenant le Premier Ministre le plus éphémère de la Vème République. Après seulement vingt-sept jours à Matignon, il a remis sa démission à Emmanuel Macron le lundi 6 octobre, moins de vingt-quatre heures après l’annonce de la composition de son gouvernement. Son mandat, débuté le 9 septembre, s’est achevé de manière abrupte, faisant de lui le chef de gouvernement le plus court de la Vème République.
La démission de Sébastien Lecornu fait suite à de vives critiques. Les oppositions de gauche et d’extrême droite menaçaient de censure, mais les attaques les plus virulentes sont venues de la majorité présidentielle. Gabriel Attal, président du parti Renaissance, a qualifié la situation de « spectacle affligeant », tandis que Bruno Retailleau, pourtant reconduit à l’Intérieur, critiquait un gouvernement qui « ne reflète pas la rupture promise ». Douze des dix-huit ministres annoncés provenaient du gouvernement précédent de François Bayrou, jugé responsable de la démission de Lecornu.
Avec ce mandat express, Sébastien Lecornu détrône Michel Barnier, qui était resté Premier Ministre un peu moins de trois mois en fin d’année 2024. Son gouvernement n’aura duré que 836 minutes entre l’annonce de sa composition et l’officialisation de sa démission. Cet échec rapide rappelle des précédents historiques, comme le gouvernement d’Alexandre Ribot en 1914, renversé en trois jours, ou celui de Frédéric François-Marsal en 1924, qui a duré seulement deux jours. Ces épisodes de gouvernements fugaces soulignent la fragilité de certaines alliances politiques.
La démission de Sébastien Lecornu plonge la France dans une crise politique sans précédent. Cette instabilité, avec cinq Premiers Ministres sous le second mandat d’Emmanuel Macron, suscite des inquiétudes quant à la capacité du pays à adopter un budget et à réduire son déficit. Alors que l’euro plonge et les banques françaises dévissent en Bourse, les prochains jours seront cruciaux pour l’exécutif, qui doit faire face aux pressions pour une nouvelle dissolution.