Sébastien Lecornu a pris ses fonctions de Premier ministre à Matignon mercredi, succédant à François Bayrou. Sa nomination intervient dans un contexte de forte instabilité politique et parlementaire, ce qui l’a conduit à privilégier l’humilité et la sobriété dans sa première déclaration. Le nouveau chef du gouvernement, à 39 ans, est le septième Premier ministre d’Emmanuel Macron, une situation inédite sous la Ve République.
Le Premier ministre a débuté une série de consultations avec les partis politiques et les syndicats, marquant une volonté d’inflexion tant sur la forme que sur le fond. Il prépare un effort budgétaire qui devrait être moins conséquent que prévu, cherchant le compromis pour sortir de la crise actuelle. Selon Jean-Louis Thiériot, député Les Républicains, Sébastien Lecornu est un « vrai gaulliste » qui estime que « le pouvoir ne doit pas être bavard, sinon il est impuissant ».
La feuille de route de Sébastien Lecornu est claire : il doit consulter les forces politiques pour adopter le budget 2026 et bâtir les accords nécessaires aux décisions des prochains mois. Ce n’est qu’à l’issue de ces discussions qu’il proposera la composition de son gouvernement. Le projet de loi de finances pour 2026 est le dossier prioritaire, avec un calendrier serré. Il pourrait ajuster les mesures les plus controversées du budget élaboré par son prédécesseur, comme la suppression de jours fériés ou la réforme de l’assurance-chômage, afin de trouver un consensus.
Les oppositions, notamment le Parti Socialiste, se montrent exigeantes, soulignant l’importance d’une « vraie rupture » avec la politique menée jusqu’à présent pour éviter une motion de censure. La question de la fiscalité, avec l’éventuelle mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines, est déjà un point d’achoppement potentiel dans les négociations budgétaires.
