
Sébastien Lecornu a annoncé sa démission du poste de Premier ministre, qu’Emmanuel Macron a acceptée, le lundi 6 octobre. Son allocution, prononcée depuis Matignon, a mis en lumière les raisons de cette décision inattendue, marquant la fin d’un mandat particulièrement bref de 27 jours.
Devant la presse, Sébastien Lecornu a déclaré que les « conditions n’étaient plus remplies » pour qu’il puisse exercer ses fonctions. Il a expliqué avoir œuvré pendant trois semaines pour bâtir les bases d’un budget national, incluant des mesures pour la Sécurité sociale et des réponses aux urgences comme la sécurité quotidienne, le pouvoir d’achat, la Nouvelle-Calédonie et les armées. Il a souligné ses efforts pour dialoguer avec les partenaires sociaux et les formations politiques, insistant sur des avancées concernant l’assurance-chômage et le financement de la Sécurité sociale.
Le Premier ministre démissionnaire a pointé du doigt trois raisons principales à son départ. Premièrement, l’incapacité des formations politiques à reconnaître la « rupture profonde » que représentait le fait de ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution. Selon lui, cela aurait dû supprimer tout prétexte à une censure préalable et encourager les parlementaires à débattre des lois.
Deuxièmement, il a critiqué les partis politiques qui, selon lui, « continuent d’adopter une posture comme s’ils avaient tous la majorité absolue » à l’Assemblée nationale. Il a déploré que, malgré sa propre disposition au compromis, « chaque parti politique veuille que l’autre parti politique adopte l’intégralité de son programme ».
Enfin, Sébastien Lecornu a évoqué une composition gouvernementale qui n’a pas été « fluide » au sein du « socle commun », réveillant des « appétits partisans » liés, selon lui, à la future élection présidentielle. Il a conclu son allocution par un appel à « toujours préférer son pays à son parti » et à penser aux Françaises et aux Français.