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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a ouvert la discussion budgétaire à l'Assemblée nationale, une démarche rare. Cette assiduité, saluée par certains élus comme François Hollande, vise à favoriser le compromis face à un parlement sans majorité. Les débats s'annoncent tendus, avec des menaces de censure et des appels à une justice fiscale accrue.

L’Assemblée nationale a vécu un événement rare et remarqué le vendredi 24 octobre, alors que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a ouvert personnellement la discussion budgétaire au Palais-Bourbon. Une telle implication n’avait pas été observée depuis Raymond Barre, qui cumulait les fonctions de Premier ministre et de ministre de l’Économie et des Finances entre 1976 et 1978. Sébastien Lecornu, présent au banc toute l’après-midi, a d’ores et déjà annoncé son intention de participer à tous les moments clés de cette discussion budgétaire, qui se prolongera jusqu’à la fin de l’année.

Cette assiduité inédite a été accueillie positivement par une partie des élus. François Hollande, député socialiste de la Corrèze et ancien Président de la République, a notamment salué cette initiative. De nombreux parlementaires ont souligné la rupture avec les pratiques récentes, où les Premiers ministres intervenaient principalement pour déclencher l’article 49.3 de la Constitution. Paul Christophe, président du groupe Horizons, a qualifié cette présence de « marque de respect pour l’Assemblée nationale ».

Cependant, tous n’ont pas interprété cette démarche de la même manière. Éric Coquerel, président de la commission des finances et membre de La France insoumise (LFI), a suggéré que cette présence pourrait également être le signe de la « gravité du moment » ou de l’« inquiétude » du Premier ministre. Cette ouverture du débat budgétaire pour 2026 par Sébastien Lecornu marque le début de discussions potentiellement houleuses, notamment avec les socialistes qui menacent de censure en cas de non-prise en compte de leurs exigences sur la justice fiscale. Le Premier ministre a d’ailleurs renoncé à utiliser l’article 49.3 pour le budget, appelant au « compromis » et à un « changement de culture » parlementaire face à l’absence de majorité claire à l’Assemblée.

Sébastien Lecornu a insisté sur l’importance de « ne pas faire de 2026 une année perdue pour la France », exhortant les parlementaires à une « révolution tranquille » et à trouver des compromis sur les questions de fiscalité et d’économie. Il s’est montré ouvert aux propositions des Républicains concernant une « allocation sociale unique », tout en reconnaissant que le projet de budget actuel était « imparfait ». Les débats s’annoncent longs et complexes, avec l’examen de propositions comme la taxe Zucman, reporté à plus tard dans la semaine.