Après un vote parlementaire tendu sur le volet recettes du budget, le Premier ministre Sébastien Lecornu, ancien ministre des Armées, a choisi de remettre la défense nationale au cœur des débats. Son objectif est de solenniser l’enjeu et d’obtenir un sursaut des parlementaires face à ce qu’il qualifie de « grave mise en danger de l’effort de défense » .
Cette démarche intervient suite au rejet du projet de loi de finances par les députés, avec une seule voix favorable, soulignant la difficulté du gouvernement à obtenir une majorité claire. Sébastien Lecornu a renoncé à l’utilisation de l’article 49.3 pour le budget, cherchant à privilégier le dialogue parlementaire et la « responsabilité » des forces politiques . Il prévoit de saisir l’Assemblée nationale et le Sénat pour un vote spécifique sur la stratégie de défense et l’augmentation des moyens alloués aux armées .
La volonté affichée est de s’engager vers un renforcement des armées, un point jugé essentiel dans le contexte actuel . Cependant, cette approche est également perçue comme une tentative de reporter la responsabilité du blocage sur les oppositions. Certains critiques, comme Guillaume Tabard, estiment que le Premier ministre doit corriger sa méthode, après avoir « jonglé avec tout le registre sémantique de la procédure parlementaire » .
Les discussions se poursuivent au Sénat, où le budget 2026 est examiné, et le gouvernement espère trouver un compromis avant la fin de l’année . Sébastien Lecornu a dénoncé le « cynisme » de certains partis accusés de bloquer le processus pour des raisons électorales, insistant sur la nécessité d’un vote parlementaire pour le budget .
