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Le Premier ministre Sébastien Lecornu renonce à l'usage de l'article 49.3 pour le budget 2026, privilégiant le compromis parlementaire. Il espère ainsi éviter l'instabilité et une censure, appelant les oppositions à un dialogue constructif. Des mesures comme la baisse de la CVAE et l'amélioration de la retraite des femmes sont envisagées.

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé sa décision de ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour l’adoption du budget 2026, marquant ainsi une rupture avec les pratiques gouvernementales passées. Cette annonce intervient dans un contexte de forte pression et de négociations intenses avec les différentes forces politiques à l’Assemblée nationale. L’objectif affiché est de privilégier le dialogue et les compromis parlementaires afin de bâtir un budget qui puisse recueillir une adhésion plus large.

Lors d’une allocution prononcée depuis Matignon, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le 9 septembre 2025, a souligné sa volonté de « trouver des compromis » et de « partager le pouvoir » avec l’Assemblée nationale. Cette démarche vise à engager les parlementaires dans un débat constructif sur des sujets clés tels que la réforme des retraites, la fiscalité, le pouvoir d’achat et l’immigration. Le Premier ministre a appelé l’ensemble des oppositions à « faire un pas » pour l’avancement du pays.

Cette stratégie intervient après l’échec de ses prédécesseurs, Michel Barnier et François Bayrou, à obtenir une majorité stable pour l’adoption des budgets précédents, les conduisant à chuter faute de soutien suffisant à l’Assemblée nationale depuis la dissolution. En renonçant au 49.3, Sébastien Lecornu prend un pari risqué, espérant éviter une coalition de la gauche et du Rassemblement national contre son gouvernement. Cependant, des incertitudes demeurent quant à sa capacité à maintenir la stabilité gouvernementale face à une Assemblée fragmentée.

Parmi les premières pistes du budget 2026, l’entourage du Premier ministre a évoqué une baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) de 1,1 milliard d’euros dès 2026, avec une suppression progressive envisagée sur trois ans. Cette mesure, réclamée par les entreprises, particulièrement les PME, vise à soutenir le « produire en France ». Le Premier ministre a également promis une « amélioration de la retraite des femmes » qui sera inscrite au budget de la Sécurité sociale pour 2026.