
Les États-Unis, par la voix du secrétaire d’État Marco Rubio, ont annoncé le mercredi 9 juillet des sanctions contre Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens. Ces mesures découlent de ses « efforts illégitimes et honteux » visant à inciter la Cour pénale internationale (CPI) à agir contre des responsables, entreprises et dirigeants américains et israéliens. Bien que la nature exacte des sanctions n’ait pas été spécifiée, la BBC a évoqué une possible interdiction de voyager aux États-Unis et un gel de ses avoirs dans le pays.
Marco Rubio a vivement critiqué les prises de position de Francesca Albanese, l’accusant d’« antisémitisme décomplexé » et de « soutien au terrorisme ». Il lui reproche également d’avoir recommandé à la CPI d’émettre des mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et d’avoir envoyé des « lettres menaçantes » à des entreprises américaines, les accusant et préconisant des poursuites. Ces allégations surviennent alors que ni les États-Unis ni Israël ne sont parties au Statut de Rome de la CPI, ce qui, selon Washington, constitue une « atteinte flagrante » à leur souveraineté.
En réaction, Francesca Albanese a déclaré que ces sanctions étaient « calculées pour affaiblir sa mission » mais qu’elle continuerait son travail. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a quant à lui exhorté Washington à « lever rapidement les sanctions » et à cesser les « attaques et menaces » contre les experts nommés par l’ONU et la CPI. Il a souligné l’importance pour les États membres de s’engager de manière constructive face aux désaccords, plutôt que de recourir à des mesures punitives.
Début juillet, Francesca Albanese a présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies un rapport intitulé « De l’économie d’occupation à l’économie de génocide ». Ce rapport examine les « mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens ». Elle avait également dénoncé un projet d’occupation de la bande de Gaza et de déplacement de sa population par Donald Trump comme « illégal » et « complètement absurde », réitérant ses accusations de « génocide » israélien à Gaza.