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Les salles de shoot à Paris et Strasbourg voient leur expérimentation prolongée jusqu'à fin 2027. Cette décision, saluée par la ministre de la Santé, vise à évaluer davantage leur efficacité.

Les « haltes soins addictions », plus communément appelées salles de shoot, ont obtenu un sursis inattendu. Ces structures, créées en 2016 à Paris et à Strasbourg à titre expérimental, devaient initialement fermer leurs portes à la fin de l’année. Cependant, les députés ont voté en faveur d’une prolongation de l’expérimentation jusqu’au 31 décembre 2027.

Cet amendement transpartisan, soutenu par les groupes LIOT, Parti socialiste et Ecologistes, a été adopté dans le cadre des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a émis un avis favorable, soulignant l’efficacité des salles de shoot d’un point de vue de santé publique.

La ministre a également annoncé qu’un rapport gouvernemental serait transmis aux parlementaires, précisant que les évaluations avaient identifié des pistes d’amélioration. Celles-ci concernent notamment la coordination entre les acteurs, les parcours de prise en charge et la contribution de ces salles à la veille sanitaire, justifiant ainsi le maintien du statut expérimental.

Plusieurs députés de gauche ont appelé à une extension du dispositif au-delà de Paris et Strasbourg. La pérennité de cette prolongation dépendra néanmoins du parcours législatif du projet de loi, qui s’annonce mouvementé. Une quarantaine de professionnels de santé, dont des médecins et des addictologues, avaient déjà plaidé pour le maintien de ces structures dans une tribune, insistant sur leur complémentarité avec le système de soins et d’abstinence.

Ces experts ont averti qu’une fermeture des salles de consommation serait un « signal dramatique », marquant un recul pour la France en matière de science et d’humanisme.