
La question du « bon salaire » anime de nouveau les réseaux sociaux en cette rentrée 2025, rappelant les débats de 2023. Si certains internautes évoquent des seuils de 3 000 à 5 000 euros net en région parisienne, la réalité du marché du travail en France en 2025 révèle des dynamiques plus complexes. En effet, l’écart de rémunération entre l’Île-de-France et les autres régions, qui avait tendance à se réduire depuis 2020, est reparti à la hausse pour atteindre 5,6 % en 2025, selon la dernière étude annuelle de Deloitte.
Les prévisions d’augmentations salariales pour 2025 s’inscrivent dans une tendance à la modération. Les cabinets de conseil Deloitte, WTW, LHH et Expectra anticipent des hausses autour de 2 % : 2,3 % pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM) et 2,5 % pour les cadres, d’après Deloitte. Ces chiffres marquent un recul significatif par rapport aux 4 % observés pendant la période de forte inflation, signant un retour à une « normalité d’avant-crise », selon Sophie Lazaro, associée capital humain chez Deloitte. La Banque de France confirme cette tendance, anticipant une hausse des salaires de base de 2% sur les 12 prochains mois.
Malgré cette modération générale, les entreprises continuent d’ajuster leurs politiques de rémunération, notamment en renforçant l’individualisation des augmentations. Une évolution notable est la réduction des écarts salariaux entre les femmes et les hommes, en anticipation des directives européennes sur la transparence des salaires. Cependant, les disparités régionales s’accentuent. La carte des salaires 2025 montre qu’un salarié en Bretagne, en Aquitaine ou en Bourgogne gagne en moyenne 7,3 % de moins qu’un salarié francilien. En Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les Pays de la Loire, ces écarts sont respectivement de 6,8 % et 6,7 %. Le salaire moyen brut en France est estimé à environ 3 714 € par mois en 2025, avec un salaire net moyen de 2 735 € dans le secteur privé et 2 530 € dans le secteur public.