
Le motoriste français Safran a annoncé jeudi l’implantation de sa nouvelle usine de freins carbone dans l’Ain, en Auvergne-Rhône-Alpes. Cet investissement stratégique, qui représente plus de 450 millions d’euros à terme, verra l’entrée en service de l’usine prévue pour 2030. La décision de choisir la France a été fortement influencée par la garantie d’un accès sécurisé à une électricité décarbonée, avec un prix stable et compétitif à long terme. L’énergie pouvant représenter jusqu’à 30% du coût de fabrication des freins carbone, cet avantage a été déterminant.
Safran avait initialement envisagé l’Amérique du Nord pour ce projet fin 2024, en raison des coûts de l’énergie. Cependant, les efforts conjoints de l’État français, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, d’EDF et de RTE ont rendu l’option française plus attractive. Le président Emmanuel Macron a salué ce choix, le qualifiant de « choix de souveraineté et de réindustrialisation, de décarbonation et d’avenir ». L’État a apporté une subvention de 15 millions d’euros, et la région a promis 16 millions d’euros.
Cette future usine, qui couvrira une surface de 30 000 m², viendra compléter les installations mondiales existantes de Safran, situées à Villeurbanne (France), Walton (États-Unis) et Sendayan (Malaisie). Elle permettra à Safran d’accroître progressivement sa production de freins carbone, avec un objectif d’augmentation de 25% d’ici 2037. L’usine vise également un objectif de « zéro émission » grâce à l’utilisation de biométhane et d’électricité décarbonée. Olivier Andriès, directeur général de Safran, a souligné que cette usine renforcera la position de leader mondial du groupe dans les freins carbone, sécurisant ainsi sa capacité à répondre à la croissance du trafic aérien.
Les freins carbone, plus performants et plus légers que les freins en acier, offrent une endurance trois fois supérieure et contribuent à la réduction de la consommation de carburant des avions. Safran Landing Systems équipe actuellement 55% des avions commerciaux de plus de 100 places, accompagnant plus de 500 compagnies aériennes. Ce projet d’envergure témoigne de l’attractivité de la France pour les investissements industriels majeurs.