
Des experts de l’ONU ont lancé un appel pressant à la Russie pour qu’elle mette fin à la traite et au travail forcé des femmes migrantes. Ces femmes, souvent originaires d’Ouzbékistan et du Kazakhstan, se retrouvent piégées dans des situations s’apparentant à de l’esclavage moderne. Elles sont attirées par de fausses promesses d’emploi dans de petits commerces, leurs documents d’identité sont confisqués, et elles sont contraintes de travailler jusqu’à vingt heures par jour sans aucune rémunération, dans des conditions inhumaines.
Les témoignages recueillis font état de torture, de violences sexuelles et même d’avortements forcés, ainsi que de l’enlèvement de leurs enfants. Ce système d’exploitation et de violence serait profondément enraciné et perdurerait depuis des décennies. Malgré les nombreuses plaintes déposées par les victimes et les organisations de la société civile depuis les années 1990, les autorités russes n’auraient jamais mené d’enquêtes sérieuses.
Les quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU, des experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme, déplorent le refus des autorités russes d’enregistrer certaines affaires ou leur décision de classer des enquêtes, ignorant des preuves accablantes d’abus. Ils soulignent que ces faits révèlent des schémas troublants de traite des êtres humains et de formes modernes d’esclavage, rendus possibles par des défaillances systémiques du cadre juridique et institutionnel russe. L’absence d’enquêtes efficaces et la non-responsabilité des auteurs créent un climat d’impunité inacceptable.
La Russie est à la fois un pays d’origine, de transit et de destination pour les victimes de la traite, y compris à des fins de travail forcé et d’exploitation sexuelle. Des millions de personnes, souvent sans-abri ou en situation de grande précarité, sont exploitées dans des « workhouses » illégales, contraintes de travailler pour des salaires dérisoires ou sans rémunération, juste pour avoir accès à un abri et de la nourriture.