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La Russie a levé toutes les restrictions sur le déploiement de ses missiles à portée intermédiaire, une décision critiquée par l'OTAN et justifiée par Moscou face aux actions américaines. Une escalade des tensions qui pourrait changer la donne géopolitique.

La Russie a officiellement annoncé, mardi, la levée de toutes les « restrictions » concernant le déploiement de ses missiles à portée intermédiaire. Cette décision, confirmée par le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, fait suite à la fin du moratoire unilatéral que Moscou observait sur ces armements. Peskov a toutefois précisé qu’il ne fallait « pas s’attendre à des annonces » publiques en cas de déploiement de ces missiles, qualifiant ce domaine de « sensible et confidentiel ».

Ces armes, qui peuvent être équipées de charges nucléaires ou conventionnelles, sont lancées depuis le sol et possèdent une portée allant de 500 à 5 500 kilomètres, les rendant capables d’atteindre le continent européen. Le ministère des Affaires étrangères russe avait justifié cette levée du moratoire en accusant les États-Unis de préparer des déploiements d’armements menaçant la sécurité de la Russie.

En 2019, les États-Unis s’étaient retirés du traité sur les forces nucléales à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Ce traité visait à limiter la production et le déploiement de ces types de missiles. Le Pentagone et l’OTAN avaient alors affirmé que Moscou possédait déjà un missile, le Novator 9M729 (ou SSC-8), capable de frapper des villes européennes. Moscou a toujours contesté cette accusation, affirmant que la portée de son armement était limitée à 480 kilomètres, sans toutefois en apporter la preuve.

La Russie avait précédemment assuré qu’elle maintiendrait son moratoire sur la production et le déploiement de ces engins si les Américains n’en déployaient pas à une distance menaçant le territoire russe. Cependant, Moscou a accusé Washington d’avoir lancé la « production en série » de ces missiles et de préparer leur déploiement en Europe et en Asie. Le ministère des Affaires étrangères russe a notamment mentionné le transfert de systèmes de missiles de portée intermédiaire au Danemark en 2023, aux Philippines en avril 2024 et en Australie en 2025.

Commentant cette annonce, l’ancien président russe Dmitri Medvedev a déclaré sur le réseau social X que cette décision était « le résultat de la politique antirusse menée par les pays de l’OTAN ». Il a ajouté : « Il s’agit d’une nouvelle réalité avec laquelle tous nos adversaires devront composer. D’autres mesures sont à prévoir ».