
Des escroqueries téléphoniques d’une ampleur inédite secouent la Russie, manipulant des dizaines d’individus, surnommés « drones humains », pour commettre des actes d’incendie volontaire contre des commissariats et des centres de recrutement militaire. Ces actions, qualifiées d’« actes terroristes » par les autorités russes, sont attribuées aux services ukrainiens, alimentant un mystère grandissant autour de ces manipulations. Le phénomène révèle une nouvelle facette de la guerre hybride, où la désinformation et la manipulation psychologique deviennent des armes redoutables.
Le 10 octobre à Saint-Pétersbourg, Diana Chistiakova, une juriste de 29 ans, a été la cible d’une de ces arnaques sophistiquées. Contactée par un inconnu prétendant que son compte Gosouslougi (portail de la sécurité sociale russe) avait été piraté, elle a ensuite reçu un faux e-mail officiel. Ce dernier l’incitait à contacter la Banque centrale pour sécuriser ses fonds. Un faux employé de la Banque centrale l’a alors convaincue de transférer 500 000 roubles (environ 5 500 euros) vers un « compte sécurisé » et de contracter un prêt de deux millions de roubles (environ 22 000 euros).
Quelques jours plus tard, un homme se présentant comme agent du FSB a informé Diana qu’elle avait été victime d’une machination, et que son argent aurait été détourné au profit de l’armée ukrainienne. Cette histoire n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des tactiques de manipulation employées par ces réseaux d’escrocs, qui exploitent la peur et l’incertitude pour pousser des citoyens à commettre des actes criminels. Les autorités russes sont confrontées à un défi majeur pour démanteler ces réseaux et protéger la population de ces campagnes d’ingénierie sociale à grande échelle.







