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Découvrez les relations complexes entre la Russie et la Chine, marquées par une « amitié sans limite » mais aussi des tensions géopolitiques le long du fleuve Amour et de la rivière Tumen. Espionnage et projets d'infrastructures se mêlent aux ambitions des Routes de la Soie.

La relation entre la Russie et la Chine, souvent qualifiée d’« amitié sans limite », est mise en lumière par les dynamiques frontalières le long du fleuve Amour et de la rivière Tumen. Ces zones géographiques sont des points névralgiques où les intérêts géopolitiques et économiques des deux puissances s’entrecroisent, parfois avec des tensions sous-jacentes. Le Figaro suit quotidiennement ces évolutions le long des routes de la soie, un projet ambitieux qui lie étroitement les destins de ces deux nations.

Le fleuve Amour, qui sépare l’Extrême-Orient russe de la Chine, est un symbole puissant de cette relation complexe. Si un pont routier a été inauguré en 2022 pour faciliter les échanges commerciaux entre les villes de Heihe (Chine) et Blagovechtchensk (Russie), la région a par le passé été le théâtre de conflits frontaliers, comme l’illustre l’incident de l’île Damansky en 1969. Aujourd’hui, la coopération économique se manifeste par des projets tels que le gazoduc « Sila Sibiri », renforçant la dépendance énergétique chinoise vis-à-vis de la Russie, surtout face aux sanctions occidentales.

Plus au sud, la rivière Tumen révèle une autre facette des relations régionales. Située à l’extrémité nord-est de la Chine, cette région est perçue comme un « nid d’espions et de transfuges », la Chine étant prise en étau entre la Corée du Nord de Kim Jong-un et la Russie. Récemment, un accord entre Moscou et Pyongyang a même accordé à la Chine un accès direct au Pacifique Nord via ce fleuve, un atout stratégique majeur pour Pékin.

Malgré les déclarations officielles d’amitié, des rapports internes des services de renseignement russes, révélés par le New York Times, expriment des inquiétudes concernant l’espionnage chinois et une potentielle « vassalisation » de la Russie. Ces documents confidentiels soulignent une méfiance croissante de Moscou face aux tentatives d’infiltration et aux revendications territoriales voilées de la Chine en Sibérie et dans l’Arctique.

Parallèlement, la Mongolie, coincée entre ces deux géants, cherche à diversifier ses relations pour préserver son autonomie et ses ressources minérales. La gare de Pékin, point de départ du légendaire Transsibérien vers Moscou (train K3), est un rappel des connexions historiques et des ambitions de connectivité régionale. Cependant, ce train reste en suspens, symbolisant les défis et les complexités qui persistent dans cette « amitié sans limite » entre la Russie et la Chine.