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Le Service de renseignement extérieur russe (SVR) accuse la France d'envoyer des mercenaires en Ukraine, se basant sur un décret français. Paris dément ces allégations, les qualifiant de « manipulation grossière », et rappelle que le mercenariat est illégal en France.

Le Service de renseignement extérieur (SVR) de la Russie a récemment accusé la France d’orchestrer l’envoi de mercenaires français en Ukraine. Cette allégation, jugée « étonnante » par certains, s’appuierait sur un décret paru au Journal officiel français en octobre dernier. Le SVR a publié un communiqué le 2 décembre, affirmant que la France « continue d’étudier la possibilité d’une implication directe dans le conflit ukrainien » et que la présence de ces sociétés militaires privées serait perçue par Moscou comme une « participation directe » et ferait d’elles des cibles « principales et légitimes » des forces armées russes.

Le décret cité par le SVR autorise l’armée française à recourir à des entreprises privées, appelées « opérateurs économiques de référence », pour des missions de formation, de sécurité ou de conseil à l’étranger. Cependant, ces entreprises ne sont pas des combattants et ne sont pas destinées à être déployées sur des théâtres de guerre. De plus, le mercenariat est strictement interdit par la loi française depuis 2003.

Le ministère français des Affaires étrangères a d’ailleurs qualifié les accusations russes de « manipulation grossière », affirmant que la France n’emploie pas de mercenaires. La distinction entre mercenariat et service légal au sein d’une force militaire étrangère est clairement établie par le code pénal français. Le tempo de la publication du communiqué du SVR n’est pas anodin. Il intervient dans un contexte de débats accrus en France concernant l’implication du pays en Ukraine. Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a récemment déclaré que la France devait être prête à « accepter de perdre des enfants » face à la menace russe, des propos qui ont suscité de vives réactions. Cette mise en garde russe pourrait viser à semer le doute dans l’opinion publique française.

Malgré les allégations russes, la France a toujours affirmé son soutien indéfectible à l’Ukraine face à l’agression russe. De nombreux pays européens ont également souligné qu’ils ne participaient pas directement au conflit, mais étaient prêts à déployer des forces de maintien de la paix après un accord de paix. Le déploiement de sociétés militaires privées est un sujet complexe en France, où le terme préféré est « entreprise de services de sécurité et de défense ».