
La ville de Rueil-Malmaison, autrefois dynamique pôle tertiaire, fait face à un important exode d’entreprises, entraînant des conséquences notables pour les commerces et l’emploi local. Les Arcades, une brasserie située au cœur du quartier de bureaux de Rueil-sur-Seine, ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 40 % suite aux départs successifs de grands groupes. Autrefois lieu de passage obligé pour les employés de Vinci et d’American Express, l’établissement a dû réduire ses horaires d’ouverture et son personnel, passant d’une dizaine à six salariés. Vinci a transféré ses 1 200 employés de Rueil à La Défense pour regrouper ses filiales, et American Express a également déménagé fin 2020.
Ces départs ont laissé les anciens locaux de Vinci désespérément vides depuis quatre ans, symbolisant la crise que traversent les quartiers tertiaires. Un imprimeur voisin, actif depuis trois décennies dans ce qui fut « Rueil 2000 », lutte pour sa survie, malgré une activité liée à des chantiers d’envergure. La multiplication des départs et l’incertitude quant à l’avenir de ces espaces inquiètent les petites et moyennes entreprises locales. Rueil-Malmaison n’échappe pas à une tendance plus large affectant les métropoles occidentales.
Fin septembre, l’Île-de-France comptait 6,126 millions de mètres carrés de bureaux immédiatement disponibles, soit une augmentation de 17 % sur un an, selon ImmoStat. Ce chiffre record souligne l’ampleur de la crise de l’immobilier de bureau. Le télétravail et les nouvelles organisations en flex office réduisent les besoins en surface des entreprises. Les zones comme la périphérie de La Défense, la première couronne nord et Rueil-Malmaison sont particulièrement touchées, avec des immeubles peinant à trouver preneurs. L’instabilité politique persistante en France contribue également à la prudence des entreprises dans leurs projets immobiliers, aggravant l’attentisme des investisseurs.






