Le Royaume-Uni s’apprête à réformer en profondeur sa politique migratoire, avec la suppression de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile. Cette mesure, annoncée par le ministère de l’Intérieur britannique, s’inscrit dans un plan plus large visant à endiguer l’immigration irrégulière et à répondre aux préoccupations croissantes de l’opinion publique. La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, doit présenter ce plan au Parlement, marquant un tournant dans la gestion de l’asile outre-Manche.
Outre la fin des aides automatiques, le gouvernement britannique entend également réduire la protection accordée aux réfugiés. Ces derniers pourraient être contraints de retourner dans leur pays d’origine dès que la situation sera jugée sûre. Cette réforme vise à mettre un terme à ce que la ministre a qualifié de «billet en or» attirant les demandes d’asile et encourageant les traversées illégales de la Manche. Le gouvernement cherche ainsi à rendre le Royaume-Uni moins attractif pour les migrants, s’inspirant notamment du modèle danois.
Actuellement, les réfugiés peuvent demander à s’établir définitivement après cinq ans de séjour, sans avoir nécessairement contribué au pays. Le nouveau système réduira cette durée à 30 mois et multipliera par quatre, de cinq à vingt ans, le délai nécessaire pour prétendre au statut de résident permanent. Ceux qui souhaitent accélérer ce processus devront impérativement travailler ou étudier. Ces changements drastiques interviennent alors que le gouvernement de Keir Starmer est sous pression, face à des chiffres d’arrivées de migrants en augmentation et à la montée en puissance du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage.
Les statistiques officielles révèlent une forte hausse des demandes d’asile au Royaume-Uni : plus de 39 000 personnes ont débarqué sur les côtes anglaises depuis le début de l’année, dépassant les chiffres de l’année précédente. Les demandes d’asile ont augmenté de 18% en 2024, tandis qu’elles diminuaient de 13% dans l’Union européenne. Le gouvernement mise sur cette réforme inspirée du Danemark, connu pour sa politique stricte en matière de droit d’asile, pour inverser cette tendance et mieux contrôler ses frontières.
