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Le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, dénonce la "drague lourdingue" de François Bayrou concernant la proportionnelle. Il affirme que cette proposition ne détournera pas le RN de son intention de censurer le budget 2026 du gouvernement, insistant sur la nécessité de réduire les dépenses étatiques avant de demander des efforts aux Français.

Invité sur TF1 ce vendredi matin, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National (RN), a vivement critiqué l’approche de François Bayrou concernant l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives. M. Chenu a qualifié cette initiative de « drague lourdingue », affirmant que le Premier ministre pensait pouvoir « acheter » ainsi le parti à la flamme. Cette déclaration fait suite à l’annonce de François Bayrou, jeudi soir sur LCI, de sa volonté d’instaurer ce système par référendum.

Le RN, fervent défenseur d’une démocratie plus participative, réclame depuis longtemps la proportionnelle et le recours aux référendums. En effet, bien qu’arrivé en tête des législatives de 2024 en nombre de voix, le parti a été désavantagé par le scrutin uninominal à deux tours. Le « front républicain », où les candidats arrivés troisièmes se désistaient en faveur d’un adversaire du RN, a permis au Nouveau Front Populaire et au groupe centriste Ensemble de remporter plus de sièges. Jordan Bardella avait alors dénoncé cette « alliance politicienne contre nature ».

En répondant à cette demande historique du RN, François Bayrou espère éviter une motion de censure de son gouvernement lors de la présentation du budget 2026, prévue le 15 juillet. Cependant, Sébastien Chenu a clairement indiqué que cette stratégie était vouée à l’échec. « L’idée d’essayer de nous acheter, de nous draguer avec ce genre de sujet, ça ne marche pas », a-t-il déclaré, avertissant que le Premier ministre prenait « le chemin de la censure ».

Concernant le budget, pour lequel M. Bayrou vise 40 milliards d’euros d’économies, Sébastien Chenu a insisté sur la nécessité de ne plus demander d’efforts aux Français tant que l’État n’en ferait pas lui-même. Il préconise de cibler les dépenses des agences étatiques, celles liées à l’immigration, et de mettre en place une année blanche sur les financements alloués à l’Union européenne. Selon lui, le Premier ministre manque de vision pour le pays et se contente d’un « enfumage permanent », étant resté évasif sur les détails de son plan budgétaire.

Le gouvernement de François Bayrou, bien qu’ayant survécu à une motion de censure le 1er juillet avec le soutien du RN, semble plus que jamais menacé à l’approche de la discussion budgétaire.