pensioner-budget-concerns
Le gouvernement étudie plusieurs pistes pour le budget 2026, incluant la désindexation des retraites de l'inflation et la suppression de l'abattement de 10% pour les retraités. Des mesures aux impacts variés sur le pouvoir d'achat des seniors.

Pour équilibrer le budget 2026, l’exécutif envisage plusieurs mesures impactant les retraités. Parmi elles, la désindexation des pensions de l’inflation, la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les revenus imposables, ou encore le gel des pensions et prestations dans l’hypothèse d’une « année blanche » . Ces propositions visent à générer des économies substantielles pour l’État.

La suppression de l’abattement de 10 %, qui pourrait rapporter 4,5 milliards d’euros, est considérée par l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) comme la moins pénalisante. Elle affecterait principalement « les 15 % les plus aisés » des retraités, épargnant ainsi les ménages non-imposables et les plus modestes . Cet abattement fiscal, instauré en 1978, a pour but de compenser la diminution des revenus après la cessation d’activité . Cependant, sa suppression augmenterait l’impôt sur le revenu pour les retraités imposables et pourrait rendre imposables environ 500 000 nouveaux retraités qui ne l’étaient pas auparavant .

En revanche, une désindexation des pensions de l’inflation aurait un impact beaucoup plus large. Les pensions de retraite devraient théoriquement augmenter de 1,1 % au 1er janvier 2026 pour suivre la hausse des prix . Une désindexation priverait tous les retraités de cette revalorisation, entraînant une perte de pouvoir d’achat équivalente. Patrick Aubert, économiste à l’Institut des Politiques Publiques, souligne qu’une « sous-indexation uniforme, appliquée à toutes les pensions quels que soient leurs montants, n’est pas souhaitable, car elle ne serait pas soutenable pour les retraités les plus modestes » .

L’idée d’une « année blanche », qui consisterait à geler les dépenses et prestations sociales à leur niveau de l’année précédente sans tenir compte de l’inflation, est également sur la table . Cette mesure pourrait générer entre 5,7 et 6 milliards d’euros d’économies pour l’État, dont 3,7 milliards d’euros proviendraient du gel des pensions de retraite . Cependant, elle soulève des inquiétudes quant à son impact sur le pouvoir d’achat des retraités, en particulier les plus modestes, qui verraient leurs revenus stagner face à la hausse des prix . Le Comité de suivi des retraites (CSR) a d’ailleurs préconisé une sous-indexation des pensions pour rééquilibrer le système d’ici 2030, bien que cette mesure soit controversée .