
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, une décision visant à apaiser la crise politique et à obtenir le soutien du Parti socialiste. Cette mesure, qui repousse le relèvement de l’âge de départ et le maintien de la durée d’assurance à 170 trimestres jusqu’en janvier 2028, représente une « première victoire » pour les syndicats et la gauche, selon Fabien Roussel.
Malgré cette concession majeure, la situation reste tendue. Les motions de censure déposées par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) seront examinées jeudi matin. Les écologistes, par l’intermédiaire de Cyrielle Chatelain, ont également confirmé qu’ils voteront la censure, dénonçant une simple « petite suspension » et l’accaparement du pouvoir par Emmanuel Macron. Le PS, quant à lui, a maintenu une pression maximale, menaçant de déposer sa propre motion de censure si ses exigences ne sont pas pleinement satisfaites.
Le projet de budget 2026, entériné en Conseil des ministres, prévoit une baisse des dépenses de l’État, une fiscalité accrue pour les plus fortunés, et une contribution exceptionnelle des grandes fortunes. Cependant, des mesures comme le gel des pensions de retraite et des prestations sociales, ainsi qu’une sous-indexation des pensions à partir de 2027, ont suscité de vives critiques. Sophie Binet (CGT) a dénoncé un budget où « rien ne va », pointant du doigt les problèmes sur les frais de santé et une « potion très amère » pour les retraités. Gabriel Zucman, économiste, a également critiqué la taxation des holdings, estimant que les milliardaires sont épargnés.
Le paysage politique est également marqué par le retrait de Gérald Darmanin du parti Renaissance, dénonçant les « aventures individuelles et prématurées » pour l’Élysée. Le président du groupe LR, Laurent Wauquiez, a quant à lui appelé les députés de son parti à ne pas voter la censure, arguant que la France a besoin de stabilité et d’un budget.