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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites jusqu'en 2028, une concession majeure pour stabiliser le pays et obtenir le soutien du PS face aux motions de censure. Cette décision divise la classe politique et est accompagnée d'un budget 2026 incluant le gel du barème de l'impôt sur le revenu.

Face à une situation politique tendue, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Cette concession majeure vise à assurer la stabilité du pays et à obtenir le soutien du Parti socialiste (PS) pour le budget, écartant ainsi, du moins temporairement, la menace de motions de censure.

Le Premier ministre a précisé qu’aucun relèvement de l’âge de départ ni de la durée d’assurance n’interviendrait jusqu’en janvier 2028, répondant ainsi à une demande clé de la CFDT. Cette décision a été saluée par le PS et plusieurs syndicats comme une victoire, bien que certains, à l’instar de la CFE-CGC, fassent preuve de prudence.

Cependant, cette démarche ne fait pas l’unanimité. La droite, notamment Les Républicains, dénonce un « renoncement » et accuse le gouvernement d’être « l’otage des socialistes ». Bruno Retailleau a fermement rejeté le budget, soulignant que « la Droite ne peut pas accepter ce budget » et que les exigences de son parti n’ont pas été respectées, notamment sur le maintien de la réforme des retraites et les impôts. De leur côté, le Rassemblement national (RN) et La France Insoumise (LFI) maintiennent leurs motions de censure et appellent à la dissolution de l’Assemblée, qualifiant la suspension de la réforme de « défaite » pour le gouvernement.

Parallèlement à la suspension de la réforme des retraites, le gouvernement Lecornu a présenté un budget 2026 jugé « perfectible », combinant maîtrise des dépenses et hausses d’impôts. Parmi les mesures annoncées, le gel du barème de l’impôt sur le revenu devrait entraîner l’imposition de 200 000 nouveaux foyers dès 2026. La France s’engage également à « confier la gestion » du système de retraites aux partenaires sociaux, qui devront faire des propositions d’ici le printemps.