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L'Assemblée nationale a voté pour une participation minimale des retraités étrangers bénéficiant de la carte Vitale après trois mois en France, visant les pays du G20 pour réviser les conventions et instaurer plus d'équité face au déficit de la Sécurité sociale.

Une majorité s’est formée à l’Assemblée nationale ce samedi 8 novembre, marquant un tournant pour les retraités étrangers installés en France. Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finance de la Sécurité sociale (PLFSS), les députés ont voté en faveur du principe d’une « participation minimale » de ces retraités qui bénéficient d’une carte Vitale après trois mois de présence dans l’Hexagone.

La démarche, portée par François Gernigon (Horizons), a rallié les voix des groupes LR, RN, MoDem et Renaissance (EPR), avec 176 voix pour et 79 contre. Amélie de Montchalin, ministre de l’action et des comptes publics, a souligné la gravité du sujet, indiquant que le gouvernement « prenait ce sujet très au sérieux ». Bien que le Rassemblement national ait tenté d’élargir la mesure à tous les ressortissants étrangers, la ministre a précisé que le périmètre serait circonscrit aux pays du G20. L’objectif est de réviser les conventions existantes avec ces nations afin d’instaurer une participation réciproque, celle-ci faisant souvent défaut.

Initialement, l’amendement de M. Gernigon ciblait spécifiquement les citoyens américains titulaires d’un visa de long séjour, souvent des retraités aisés profitant gratuitement de la Sécurité sociale. Pour le député Horizons, cette mesure est une question d’« équité et de bon sens ». Il reconnaît toutefois que les ressortissants américains ne suffiront pas à combler le déficit croissant de la Sécurité sociale, qui devrait atteindre 23 milliards d’euros d’ici la fin de l’année.

François Gernigon a plaidé devant l’Assemblée nationale que cette dérive « mine la confiance des citoyens dans la justice de notre système ». Il a insisté sur le fait que la solidarité nationale ne peut être à sens unique : « Quand on bénéficie de notre système de santé, le meilleur au monde, on doit aussi y contribuer ». Les Français, a-t-il rappelé, cotisent chaque mois pour assurer la pérennité de ce modèle et garantir l’accès aux soins. Cette nouvelle mesure vise donc à instaurer une plus grande équité au sein du système de protection sociale français.