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Face à la nécessité de trouver plus de 40 milliards d’euros, le gouvernement envisage de faire davantage contribuer les retraités. Un défi politique majeur lié au vieillissement de la population et au coût croissant des pensions, mais essentiel pour l'équilibre budgétaire et intergénérationnel.

Face à la nécessité de trouver plus de 40 milliards d’euros dès 2026 pour équilibrer le budget, le gouvernement se tourne de plus en plus vers les retraités. Le premier ministre, devant dévoiler ses orientations budgétaires, place involontairement les seniors au cœur d’un débat sensible. François Bayrou avait déjà souligné l’importance de « rééquilibrer l’effort entre les générations », arguant que le financement de la protection sociale pèse lourdement sur les actifs, tandis que ses dépenses bénéficient majoritairement aux plus de 65 ans. Cette position, bien que rationnelle, s’avère délicate politiquement, car les retraités représentent une part significative des votants.

L’évolution démographique et budgétaire de la France rend pourtant impératif de sortir de l’immobilisme. Le vieillissement de la population, se traduisant par moins de cotisants pour un nombre croissant de pensionnés, entraîne une charge grandissante pour les actifs et les finances publiques. En quarante ans, le coût du financement des retraites a doublé en pourcentage du PIB, les cotisations passant de 15 % à près de 30 % des salaires. Il est crucial de comprendre que le système par répartition repose sur la capacité des actifs à financer les pensions de leurs aînés, une capacité qui diminue.

Demander un effort aux retraités pour combler les déficits n’est pas illégitime. Leur niveau de vie moyen est souvent supérieur à celui des actifs, notamment grâce à la propriété immobilière, une situation inédite et unique parmi les pays développés. De plus, les sexagénaires épargnent deux fois plus et les septuagénaires trois fois plus que les trentenaires. Un prélèvement modéré sur le pouvoir d’achat des plus aisés n’aurait qu’un impact limité sur leur qualité de vie.

Il est essentiel d’épargner les petites pensions de tout effort budgétaire. Cependant, il devient difficile de soutenir que les retraités les mieux lotis ne peuvent pas contribuer davantage au redressement du pays. Pour l’intérêt général, il est temps de rééquilibrer la dépense publique, notamment en faveur de ceux qui devront supporter le poids de la dette léguée par la génération précédente.