
La CFDT a fermement exprimé son opposition ce jeudi à une éventuelle réouverture du « conclave sur les retraites », suite au changement de Premier ministre. Le syndicat demande également la suspension de la réforme de 2023, qui a repoussé l’âge légal de départ à 64 ans. Selon le journal Le Monde, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, envisage de réactiver ce conclave initié par son prédécesseur, une perspective catégoriquement rejetée par Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.
« Pour la CFDT, il n’est pas question de relancer le conclave retraites », a déclaré le premier syndicat français. Marylise Léon a eu un « très bref échange » avec Sébastien Lecornu, qui a promis des « ruptures » de méthode et de fond. Cependant, la question du conclave n’a pas été abordée lors de cette prise de contact. La CFDT estime qu’il est impossible de « construire des solutions solides sur un bilan aussi fragile qu’un conclave qui a échoué ».
Le syndicat souligne que « la rupture annoncée en termes de méthode et sur le fond ne peut déboucher sur une telle proposition sans la moindre concertation ». La CFDT, aux côtés de la CFTC et de la CFE-CGC, avait participé jusqu’au bout au précédent conclave, lancé par François Bayrou, dans le but d’amender la réforme impopulaire de 2023. Ces négociations ont cependant pris fin sur un désaccord persistant avec le patronat (Medef, CPME) concernant la prise en compte de la pénibilité.
Face à cet échec, la CFDT a déclaré avoir « négocié loyalement pendant six mois pour corriger la dernière réforme », mais le Medef a « préféré l’échec ». En conséquence, le syndicat conclut que « la seule voie possible pour la CFDT est désormais de suspendre la réforme et de renvoyer les choix futurs à 2027 ».