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La ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a évoqué une possible « suspension » de la réforme des retraites. La CGT dénonce un « échec ».

La ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a créé la surprise en ouvrant la porte à une « suspension » de la réforme des retraites, lors d’un entretien accordé au Parisien ce mardi. Cette déclaration inattendue intervient alors que la réforme, adoptée sans vote et ayant provoqué des manifestations massives, continue de susciter de vives tensions dans le pays. La CGT, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Binet, a immédiatement réagi, qualifiant la volte-face d’Élisabeth Borne d’« aveu » de l’échec de la réforme et appelant à son « abrogation pure et simple ».

La réforme des retraites, qui porte progressivement l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, est contestée depuis son adoption. Deux ans et demi après sa mise en œuvre, elle mobilise encore des milliers de personnes lors des récentes rentrées sociales. Sophie Binet a souligné que même Élisabeth Borne, qui avait porté ce texte en tant que Première ministre, envisage désormais sa suspension. Selon la syndicaliste, le Président de la République « ne peut plus se permettre de faire la sourde oreille » face à un texte « rejeté par plus de 80 % des Français ».

Élisabeth Borne est la première figure du camp macroniste à évoquer cette possibilité, déclarant : « Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle ». Cette déclaration survient au lendemain de la démission surprise de Sébastien Lecornu et dans un contexte de consultations politiques pour le budget 2026. Les organisations syndicales, n’ayant jamais accepté l’adoption forcée du texte, ont replacé le sujet au cœur des négociations avec le gouvernement.

La CGT insiste sur le fait que cette réforme « ne peut pas survivre » et que la seule issue à cette crise démocratique est son abrogation. La position d’Élisabeth Borne, même si elle n’est qu’une « suspension », est perçue comme une brèche significative dans la ligne gouvernementale. Elle met une pression accrue sur Emmanuel Macron, sommé de « renouer avec toute forme de légitimité » en écoutant les revendications populaires et syndicales.