
La commission des finances de l’Assemblée nationale a récemment retoqué une mesure clé du projet de budget 2026, visant à supprimer un avantage fiscal pour les retraités. Cette décision maintient l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions, écartant ainsi le remplacement par un forfait de 2 000 euros qui aurait généré d’importantes économies pour l’État.
Cette proposition, examinée en commission, a provoqué une véritable levée de boucliers. La quasi-totalité des groupes parlementaires, de La France insoumise (LFI) au Rassemblement national, en passant par les socialistes et Les Républicains (LR), se sont prononcés contre. Leurs votes devront être confirmés en Hémicycle. Le député Corentin Le Fur (LR) a dénoncé un « acharnement » contre les retraités, rappelant le gel de leurs pensions déjà prévu. Claire Lejeune (LFI) a critiqué « l’indignité d’un budget » qui, selon elle, préfère « taper sur les retraites » plutôt que de « taxer les plus riches ».
Philippe Brun (socialiste) a souligné l’inégalité de la mesure par rapport aux salariés bénéficiant d’un abattement similaire. Bien que le rapporteur général du budget, Philippe Juvin (LR), ait rappelé que l’abattement actuel coûte 5,3 milliards d’euros par an à l’État, les députés écologistes se sont abstenus, préférant proposer une nouvelle écriture visant à protéger les retraités les plus modestes.
Seul défenseur de la mesure, Guillaume Kasbarian a mis en avant le taux d’épargne record des retraités et dénoncé une « classe politique » qui, par « pur électoralisme », refuse d’aborder la question. Avant cela, d’autres avantages fiscaux concernant les biocarburants (Superéthanol E85 et B100) avaient également été rejetés. Ces débats intenses se poursuivront en commission jusqu’à mercredi soir, avant l’examen en Hémicycle à partir de vendredi, en présence du Premier ministre, Sébastien Lecornu, où les députés reviendront à la copie initiale du gouvernement.