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À 54 ans, Patricia Grand, infirmière, se bat contre l'injustice d'une loi qui l'empêche de cumuler emploi et retraite, la contraignant à rembourser près de 8000 euros de « trop-perçu » et la privant de cotisations futures. Son affaire met en lumière les difficultés liées aux changements de législation.

Patricia Grand, une infirmière de 54 ans originaire de la région de Dijon, se bat contre une injustice qui l’empêche de cotiser correctement pour sa retraite. Elle dénonce une situation amère et a décidé de médiatiser son affaire après avoir reçu une lettre de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) lui réclamant le remboursement de 7996,32 euros de « trop-versé » au titre de sa retraite d’infirmière hospitalière. Patricia a exercé ce métier avec passion pendant plus de 20 ans à l’hôpital, avant de quitter la fonction publique en 2014 pour le secteur privé, souhaitant retrouver son indépendance et bénéficier de sa pension de retraite.

La situation s’est compliquée lorsqu’une première simulation de sa retraite avec le CHU de Dijon indiquait une pension de 650 euros par mois, bien loin des 980 euros initialement prévus. Malgré cela, elle a maintenu sa décision de partir, quittant son poste le 1er janvier 2015. Avec plus de 15 ans de service et trois enfants, elle pensait être en droit de cumuler sa retraite et son nouvel emploi. Elle a ainsi commencé à travailler au Centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (CERITD) le 5 janvier 2015.

Cependant, un changement de loi est à l’origine de ses déboires. Au 1er janvier 2015, des modifications dans le système de cumul-emploi-retraite sont entrées en vigueur, empêchant l’acquisition de nouveaux droits à la retraite ou la perception d’une pension si les revenus annuels de la nouvelle activité dépassent 10 000 euros. Patricia Grand, alors âgée de 44 ans, ignorait totalement ces modifications. Ce n’est qu’en octobre 2023 qu’elle a reçu un courrier de la CNRACL l’informant de son interdiction de cumuler emploi et retraite et lui demandant de rembourser le trop-perçu. Malgré l’envoi de justificatifs prouvant son travail pendant la période du Covid, un nouveau courrier du 15 octobre 2024 l’a sommée de rembourser les 7996,32 euros, ses revenus ayant dépassé le plafond autorisé.

Aujourd’hui, Patricia Grand se sent désemparée. Elle réalise qu’elle ne pourra pas toucher sa pension à taux plein tant qu’elle travaillera et que ses cotisations depuis 2015 sont vaines. Elle envisage de porter l’affaire devant le tribunal administratif, malgré les coûts engendrés par la nécessité d’engager un avocat. La situation la place face à un dilemme : soit arrêter de travailler pour ne toucher que 650 euros par mois de retraite, soit continuer à travailler mais se priver de sa retraite et ne plus cotiser. Avec deux enfants encore en études, il lui est impossible de quitter son emploi actuel, plus rémunérateur que sa retraite d’infirmière hospitalière. Cette situation pèse lourdement sur son quotidien, la préoccupant constamment.