Syria-Souweida-Druze-fighters
Les forces syriennes se retirent de Souweïda après un cessez-le-feu, transférant la sécurité aux Druzes. Ce conflit intercommunautaire a fait plus de 370 morts, entraînant des frappes israéliennes et des condamnations internationales.

Les autorités syriennes ont procédé au retrait de leurs forces militaires de la ville de Souweïda et de l’ensemble de sa province, laissant la place aux combattants druzes. Cette information a été confirmée ce jeudi 17 juillet par Abdel-Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ce désengagement fait suite à l’accord de cessez-le-feu annoncé la veille.

Le président intérimaire syrien, Ahmed Al-Charaa, a déclaré dans la nuit le transfert de la responsabilité du maintien de la sécurité à Souweïda « à des factions locales et cheikhs » druzes. Cette décision vise à prévenir une « nouvelle guerre de grande ampleur » après plusieurs jours d’affrontements communautaires intenses.

Selon l’AFP, l’ordre de retrait a été donné juste avant minuit, et les forces gouvernementales avaient quitté la ville à l’aube. Rayan Maarouf, rédacteur en chef du site local Suwayda 24, a décrit une situation « catastrophique » avec des corps jonchant les rues. Un photographe de l’AFP a dénombré 15 corps dans le centre-ville après le retrait des troupes.

Les violences, qui ont fait plus de 370 morts depuis dimanche selon l’OSDH, résultent d’affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes. Ces heurts ont éclaté suite à l’enlèvement d’un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien, initialement déployé pour rétablir l’ordre, a été accusé par des ONG et des groupes druzes d’avoir combattu ces factions et commis des exactions, incluant des exécutions sommaires.

Israël, affirmant vouloir défendre les Druzes, a mené des frappes aériennes sur Damas et Souweïda pour la troisième journée consécutive. Le président Al-Charaa a accusé Israël d’avoir contribué à l’« escalade » et a salué la « médiation américaine, arabe et turque » pour avoir évité un conflit majeur. La porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, avait déjà appelé le gouvernement syrien à se retirer de la zone de conflit pour apaiser les tensions avec Israël. La diplomatie russe a quant à elle fermement condamné les bombardements israéliens, les qualifiant de « violation flagrante » de la souveraineté syrienne et du droit international.