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L'électricité est progressivement rétablie en Irak après une panne généralisée due à une canicule et une demande record. Bagdad a récupéré 95% du courant. [2]

Le courant électrique a été progressivement rétabli dans toutes les provinces d’Irak ce mardi 12 août, a annoncé un responsable gouvernemental à l’Agence France-Presse (AFP). Cette annonce intervient au lendemain d’une panne généralisée qui a plongé le pays dans l’obscurité en pleine canicule. L’Irak, dont les infrastructures sont souvent déliquescentes et minées par une corruption endémique et des politiques publiques défaillantes, est habitué aux délestages quotidiens. Pour compenser, les habitants ont recours à des générateurs de quartier, qui peinent souvent à répondre à la demande et doivent parfois s’arrêter.

La panne, survenue lundi après-midi, a été provoquée par une « hausse record des températures » et une augmentation significative de la demande, entraînant l’arrêt de deux lignes de transmission et une « panne totale » du réseau, selon le ministère de l’Électricité. Un haut responsable du ministère a confirmé que le rétablissement avait commencé « depuis minuit » et s’était fait « progressivement ». Bagdad a récupéré environ 95 % de son électricité, tandis que Kerbala, ville sainte chiite, a été la première à être réalimentée en raison du pèlerinage de l’Arbaïn.

Cette hausse de la demande est en partie due à la province de Kerbala, où des millions de pèlerins affluent pour la commémoration religieuse de l’Arbaïn, l’une des plus importantes du calendrier chiite. Les coupures d’électricité, qui s’aggravent en été, sont une source régulière de manifestations et exacerbent la frustration des Irakiens envers les élites dirigeantes. Pour fonctionner sans coupures, l’Irak doit produire environ 55 000 mégawatts (MW) pendant les pics de consommation. Ce mois-ci, les centrales électriques irakiennes ont atteint pour la première fois le seuil de 28 000 MW.

Le responsable du ministère a assuré que le « système est revenu à la normale et il est stable », ajoutant qu’il n’y avait « pas de problèmes de production » et que 95 % des centrales de production avaient été remises en service. Les quelques stations restantes sont en cours de préparation et seront progressivement reconnectées au réseau.