
L’offensive terrestre d’envergure menée actuellement à Gaza par l’armée israélienne repose fortement sur ses réservistes, dont des dizaines de milliers ont été rappelés. Cependant, une part de ces militaires exprime un refus de mobilisation, soulevant des interrogations sur la légitimité et l’objectif de la poursuite de cette guerre, déclenchée suite à l’attaque du Hamas il y a près de deux ans, en octobre 2023.
Certains réservistes, à l’image de Yonathan (prénom d’emprunt), ont été radiés de l’armée pour insubordination après avoir dénoncé publiquement une guerre jugée « inutile et disproportionnée ». Ce genre de situation extrême reste rare, mais la tristesse, l’angoisse et l’indignation qu’il exprime illustrent les dilemmes complexes auxquels est confronté ce corps essentiel à l’armée israélienne.
Beaucoup de ces réservistes, ayant servi leur pays avec ferveur par le passé, peinent désormais à trouver un sens à un conflit qui les renvoie inlassablement sur le terrain, sans issue claire. La guerre, lancée en représailles aux massacres du Hamas, non seulement ne s’interrompt pas, mais elle s’intensifie.
Dans le cadre de l’opération « Chariots de Gédéon », visant à prendre le contrôle de Gaza-ville, l’état-major a rappelé 60 000 réservistes le 20 août et prolongé l’engagement de 20 000 autres. Le 16 septembre, l’offensive terrestre s’est intensifiée, entraînant de nombreuses pertes palestiniennes. Un certain nombre de réservistes refusent de participer, invoquant un épuisement mental et physique, des désaccords avec la politique gouvernementale et un sentiment d’abandon des otages.
Les conséquences d’un refus de service peuvent être lourdes, incluant la prison, l’ostracisation sociale et des répercussions sur la vie professionnelle. Toutefois, des centaines, voire des milliers de réservistes ayant des antécédents de troubles psychologiques, y compris le stress post-traumatique, ont été rappelés, suscitant des inquiétudes quant à leur bien-être et leur aptitude au combat.






