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Le philosophe Raphaël Enthoven a été relaxé après avoir qualifié La France insoumise de "détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite", le tribunal invoquant la liberté d'expression.

Le philosophe Raphaël Enthoven a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris après avoir été poursuivi pour injure publique par La France insoumise (LFI). Il avait qualifié le mouvement de « détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite ». Les magistrats ont estimé que ses propos « n’ont pas excédé les limites admissibles de la liberté d’expression ».

La plainte de LFI faisait suite à un tweet publié le 1er mai 2024 par Enthoven. Ce dernier réagissait à l’exfiltration mouvementée de Raphaël Glucksmann, tête de liste Place publique-Parti socialiste, lors d’une manifestation à Saint-Etienne. Enthoven avait alors écrit : « La France insoumise est un mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite. Et ils sont tellement cons. (…) On n’en peut plus de ce club de déficients. »

Le tribunal a reconnu que les propos du philosophe avaient une « portée outrageante » et un « caractère injurieux », jetant « le discrédit sur ce mouvement dans son entier ». Cependant, il a jugé que ces messages s’inscrivaient dans le cadre d’un « débat d’intérêt général majeur » soulevé par les violences du 1er mai 2024, et les polémiques récurrentes concernant les pratiques de membres de LFI.

Après le jugement, Raphaël Enthoven a réaffirmé que « la France insoumise est un mouvement antisémite, passionnément antisémite. C’est même le premier parti antisémite de France ». Son avocat, Richard Malka, a souligné que « chaque citoyen a le droit de critiquer un parti politique comme il l’entend ». L’avocat de LFI, Mathieu Davy, a qualifié la décision de « scandaleuse » et « sidérante », annonçant qu’il envisageait de faire appel.