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La réforme des retraites de 2023 est décalée, permettant aux générations 1964-1968 de partir plus tôt. Cependant, l'âge de 64 ans reste la cible pour les générations futures. Des défis majeurs persistent, notamment l'usure professionnelle, qui creuse les inégalités de niveau de vie avant et après la retraite.

La réforme des retraites de 2023, bien que présentée comme « suspendue », devrait s’appliquer avec un décalage d’une génération. Ce report aura un effet concret : les personnes nées entre 1964 et 1968 pourront partir à la retraite trois mois plus tôt que ce qui était initialement prévu par la réforme. Par exemple, une personne née en 1967 pourrait prendre sa retraite à 63 ans et six mois au lieu de 63 ans et neuf mois. De même, les générations 1964 et 1965 pourront atteindre le taux plein un trimestre avant la date initialement envisagée.

Cependant, ce léger assouplissement ne remet pas en question les fondements de la réforme. L’âge légal de 64 ans reste inscrit dans la loi et continuera d’être appliqué progressivement pour toutes les personnes de moins de 60 ans aujourd’hui, afin d’atteindre cet objectif pour la génération 1969. Une nouvelle loi serait nécessaire pour modifier cette trajectoire.

Le système de retraite français, qui célébrera ses 80 ans en 2025, a réussi à offrir une sécurité sociale à une tranche d’âge entière. Néanmoins, des défis majeurs subsistent pour les décennies à venir. Le premier concerne la situation des personnes dont la carrière professionnelle se termine autour de la soixantaine, sans qu’elles puissent pour autant prétendre immédiatement à la retraite.

Cette situation est souvent due à l’usure professionnelle et aux pratiques des employeurs, touchant plus d’un ouvrier sur trois et plus d’une employée sur quatre, selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Des études récentes confirment que le report de l’âge de la retraite a pour conséquence d’accentuer les inégalités de niveau de vie, avant et après la retraite, entre les catégories modestes et les plus aisées.

Face à ces enjeux, des mesures pour la prévention de l’usure professionnelle ont été mises en place, comme la création d’un Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (FIPU), doté d’un milliard d’euros sur cinq ans, et l’amélioration du compte professionnel de prévention (C2P).