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Elisabeth Borne se dit ouverte à une suspension de la réforme des retraites, suscitant un espoir prudent chez les syndicats qui réclament des actions concrètes, voire l'abrogation de la loi impopulaire de 2023. Les réactions de la CGT et de la CFDT témoignent des attentes fortes.

Après plus de deux ans de mobilisation, un geste d’ouverture inattendu pourrait enfin faire bouger les lignes concernant la réforme des retraites. L’ancienne Première ministre, Élisabeth Borne, s’est déclarée favorable à des discussions sur une possible suspension de la réforme des retraites, initialement adoptée en avril 2023. Cette déclaration, faite lors d’un entretien avec Le Parisien le mardi 7 octobre, a été accueillie avec un optimisme prudent par les syndicats et la gauche, qui réclament désormais des actions concrètes, voire une abrogation pure et simple de la mesure.

La réforme, qui vise à repousser progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a été la source de nombreuses tensions et manifestations à travers le pays. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a été parmi les premières à réagir publiquement, qualifiant les propos d’Élisabeth Borne de « volte-face » et d’« aveu » de l’échec de la loi de 2023. Elle a réaffirmé que « la seule issue à cette crise, c’est l’abrogation pure et simple de ce texte injuste ». De son côté, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a perçu les déclarations de l’ex-cheffe du gouvernement comme un « signal positif », soulignant que cette ouverture pourrait potentiellement « permettre en bonne partie l’adoption d’un budget » et commencer à « réparer une blessure démocratique profonde ».

Cette proposition de suspension est considérée comme une étape cruciale par les organisations de salariés, qui avaient déjà demandé cette mesure lors de précédentes rencontres avec le gouvernement. En effet, Matignon travaillait déjà sur cette hypothèse depuis plusieurs semaines, et Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire, avait sollicité le ministère des Finances pour une étude d’impact sur cette option il y a une quinzaine de jours. Alors que les discussions se poursuivent avec les forces politiques pour tenter de dégager une majorité parlementaire et d’adopter le budget 2026, l’avenir de la réforme des retraites reste au cœur des tractations et des enjeux pour la stabilité du pays.