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La réforme de l'audiovisuel public s'enlise au Sénat, la gauche dénonçant un « passage en force » de Rachida Dati. Tensions autour de ce projet de loi visant à regrouper France Télévisions, Radio France et l'INA.

La réforme de l’audiovisuel public, portée par Rachida Dati, fait face à une forte opposition au Sénat. Jeudi 10 juillet, la gauche a orchestré un ralentissement significatif de l’examen du texte, dénonçant un « passage en force » du gouvernement avant la pause estivale. Cette proposition de loi vise à regrouper France Télévisions, Radio France et l’INA en une seule holding, une initiative qui suscite de vives réactions.

L’après-midi des débats a été marquée par des suspensions de séance, des rappels au règlement et des motions de rejet préalable, rendant l’avancée sur l’article premier particulièrement laborieuse. Les groupes de gauche se disent outrés par l’inscription précipitée de ce texte à l’ordre du jour du Sénat, surtout après son rejet initial à l’Assemblée nationale. Cette accélération visait, selon eux, à garantir une adoption rapide par la chambre haute, où le projet est soutenu par la majorité droite/centre.

La sénatrice socialiste Sylvie Robert a déploré que ce « passage en force » ne permette pas un examen serein du texte, tandis que Cécile Cukierman, cheffe des sénateurs communistes, a fustigé une « mascarade gouvernementale » qui sacrifierait l’avenir de l’audiovisuel public. Au cœur des critiques, la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui souhaite que l’audiovisuel public puisse se battre « à armes égales » face aux défis actuels. Mme Dati est déjà en conflit avec les salariés du secteur, opposés à la réforme.

Face à une hémicycle souvent peu rempli, la gauche a réussi à obtenir une suspension de séance faute de quorum, et a promis de saisir le Conseil constitutionnel si le texte était adopté. La droite et le centre ont de leur côté accusé l’opposition d’obstruction. Le rapporteur LR Cédric Vial a déploré que « tout est fait pour essayer de contourner ce débat et de l’éviter ». Les sénateurs de la majorité se disent prêts à prolonger les débats, voire à siéger ce week-end, pour mener la discussion à son terme, bien que vendredi soit le dernier jour de la session parlementaire extraordinaire. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de prolonger le calendrier s’il le juge nécessaire.