
Face à l’intensification des aléas climatiques, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une réforme visant à empêcher les assureurs de se détourner des zones à risques en France. Ce phénomène, déjà observé en Californie ou en Floride, gagne du terrain dans l’Hexagone, où la multiplication des catastrophes naturelles rend l’assurance habitation de plus en plus complexe dans certaines régions. Édouard Vieillefond, directeur général de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), gestionnaire du régime des catastrophes naturelles (Cat Nat), confirme cette tendance de sélection des risques assurables dans les zones fortement exposées aux inondations, tempêtes ou submersions marines.
Le changement climatique impacte directement les assureurs et les assurés, avec une augmentation notable du coût des sinistres. Selon France Assureurs, les événements naturels pourraient coûter jusqu’à 143 milliards d’euros entre 2020 et 2050, soit près du double par rapport à la période 1989-2019. Pour y faire face, la surprime prélevée sur les contrats d’assurance dommages pour financer le régime Cat Nat est passée de 12 à 20% au 1er janvier 2025. Cette hausse vise à renflouer un système déficitaire, mais ne suffira pas à garantir l’assurabilité partout sur le territoire.
La mission Langreney, menée par Thierry Langreney, Gonéri Le Cozannet et Myriam Mérad, a remis ses recommandations pour adapter le système assurantiel français. Ce rapport propose 11 objectifs et 37 recommandations pour assurer la pérennité du régime Cat Nat, renforcer la prévention individuelle et collective, et maintenir une assurance accessible à tous. Le gouvernement examine ces propositions pour bâtir un modèle assurantiel résilient face aux défis du changement climatique. L’objectif est clair : garantir que les habitants des zones les plus vulnérables puissent toujours assurer leurs biens, sans être abandonnés par les compagnies d’assurance.